Cette œuvre de Bayuaji s’inscrit dans la foulée de son exposition « cen.sor », fruit d’une résidence à la RedBase Foundation (Yogyakarta) en 2016, où l’artiste explore comment les femmes ont été représentées en Indonésie au fil des années, tout en soulignant comment la censure structurelle de la société diminue le pouvoir de celles-ci.

Cette réalité a mené Bayuaji à se demander comment, à une époque moderne comme la nôtre, les vêtements des femmes peuvent encore poser problème et servir de prétexte à les discriminer. Il a ainsi créé une série de sculptures de la reine Ken Dedes où, comme ici, le visage est censuré. Ce geste a été inspiré par sa mère qui a elle-même censuré sa propre collection de statues balinaise avec du tissu batik, après qu’on lui a reproché «l’indécence» de leur nudité. Une sculpture cette série, «Mère», fait partie de la collection du Musée national des beaux-art du Québec, où elle y est présentement exposée.