Vernissage :
Samedi le 19 juillet, de 15h à 17h30
En présence des artistes et de la commissaire
+ installation culinaire par Madison Strizic
Pendant le vernissage, le 19 juillet, un buffet réalisé par l'artiste Madison Strizic sera servi. À mi-chemin entre l'installation et la performance, la préparation puis le partage de la nourriture incarnent ici de façon concrète les thématiques de l'exposition.
Pierre-François Ouellette art contemporain a le plaisir de présenter Nourrir la nostalgie, une exposition collective de la commissaire invitée María Andreína Escalona de Abreu.
« Cette exposition présente des œuvres de Madison Strizic, Isabela Markus Nafarrate, Sacha Pérez del Solar, Miao, Sam Lee, Snack Witch Joni Cheung et Armando Cuspinera à la manière d'un foyer imaginé. Ici, les ingrédients de plats nostalgiques et issus de la diaspora sont aussi des matériaux de création. La table est dressée en usant des pratiques de soin et d'hospitalité, qui deviennent des gestes critiques de résistance. Et les tensions entourant le pouvoir émotionnel et politique de la nourriture sont au menu. En interrogeant les effets de l'immigration, de la mondialisation et de l'industrie alimentaire, les œuvres pensées pour cette recette posent la question: comment ces produits de consommation, devenus des marqueurs culturels, nourrissent-ils ou exploitent-ils la nostalgie?
Pour nourrir la nostalgie, apaiser un cœur (et un ventre) en diaspora, ou raviver une mémoire affamée, veuillez suivre les indications suivantes, sans ordre particulier :
Invitez ce qui vous reconnecte avec ce que vous pensiez perdu, lointain. Toutce qui vous transporte dans des souvenirs d'enfance (ou d'adulte), même si familier et personnel, révèle des liens plutôt profonds nourris par le collectif. Vous trouverez ces invités dans les épiceries, les tutoriels youtube, la salle à manger, la cuisine, les albums photo, les offrandes du jardin familial et même dans une galerie. Pour les artistes, ce sont des haricots, des avocats, du SPAM, du thé pour les ancêtres, du challah, des clémentines, du bifteck sur une planche de bois.
Jouez le jeu que les artistes vous proposent. Par les sens et l'offrande, iels vous invitent à participer, à contribuer et à (vous) nourrir des œuvres ici présentes. Mangez les haricots de Miao et les bonbons offerts par Joni, partagez une tasse de thé sur la table de Madison, épluchez une clémentine proposée par Armando. Plongez-vous dans une visite de supermarchés asiatiques avec Sam, une hallucination affamée de Sacha, une exploration identitaire d'Isabela.
Cultivez une posture critique vis-à-vis la nourriture, même celle qui nourrit votre cœur. Pensez aux aliments importés et à la façon dont ils incarnent une nostalgie déplacée : celle d'un « chez-soi » perdu, idéalisé ou recomposé ici au Canada. Cela crée une tension lorsque nous considérons les conséquences de l'exploitation agroalimentaire, l'exportation et le trafic des biens, la manipulation artificielle et nocive des aliments et ainsi de suite. Mélangez ces ingrédients avec intention et laissez mariner.
Partagez l'abondance. Considérez l'hospitalité comme un moyen de résister à l'effacement culturel et de cultiver des formes de communauté intentionnelle. La générosité qui entoure une table à manger, ou bien une recette partagée, se transmet de génération en génération, de potluck en potluck, à travers les cultures et les savoirs ancestraux. Accompagnez votre nostalgie d'une confiture aux clémentines, si désiré. " - María Andreína Escalona de Abreu
Artistes:
Armando Cuspinera est un artiste multidisciplinaire originaire de Veracruz au Mexique. Il réside actuellement à Montréal où il a obtenu une maîtrise en sculpture et céramique à l’Université Concordia. Il détient un diplôme en design industriel de l’Universidad Nacional Autónoma de México ainsi qu’une licence en arts plastiques de l’Universidad De Las Américas.
Snack Witch Joni Cheung est une invitée reconnaissante, née - et sait qu’elle veut y mourir - sur les territoires non cédés des peuples xʷməθkwəy̓əm, Skwxwú7mesh, Stó:lō et Səl̓ílwətaʔ/Selilwitulh. Iel est une sorcière certifiée en sculpture avec une maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia (2023). En tant que méchante #magicalgirl ✨ qui mange de l’art et fait des collations, elle a exposé à travers l’île de la Tortue et au-delà. Actuellement, iel est basé.e sur les terres volées des peuples Kanien'kehá:ka et Mi'kmaq, travaillant dans des conditions précaires en tant que professeur.e à temps partiel à l’Université Concordia et à l’Université NSCAD. Sa pratique est soutenue par divers organismes de financement, dont le BC Art Council et le Conseil des arts du Canada.
Sam Lee est un photographe coréen-canadien qui cherche principalement à prendre des photos dans des lieux qui sont profondément imprégnés par la mémoire collective et la nostalgie. Par son travail, il tente d'attirer l'attention sur le mince vernis de surréalisme qui a été soigneusement appliqué sur toutes les surfaces du familier et du quotidien. Il est actuellement basé à Tiohtiá:ke/Mooniyang/Montréal.
Miao
Dans ses explorations matérielles, culinaires et performatives, Miao se penche sur les liens entre les sens, la mémoire, les gestes quotidiens et la nourriture en créant des évocations sensorielles et en cuisinant des recettes ancestrales. Sa pratique nous invite à ralentir, à savourer le moment présent et à incarner les cycles de la nature. Ayant vécu dans plusieurs régions de l’Asie orientale, Miao trouve inspiration dans les moments de connexion entre différentes cultures et les savoirs ancestraux qui informent notre présent.
Isabela Markus Nafarrate est une artiste mexicaine établie à Montréal dont le travail navigue entre les tensions de l'organique et de l'artificiel, du permanent et de l'éphémère, de l'intime et de l'étranger. Son travail est teinté par le déplacement, la surcharge d'information et la sentimentalité, créant un espace où les sculptures précolombiennes se mêlent aux photos familiales, où les paillettes entrent en collision avec les clous rouillés et où les fleurs fusionnent avec les étiquettes de prix.
Sacha Pérez del Solar, artiste multidisciplinaire canadien d’origine péruvienne de deuxième génération, poursuit actuellement des études en arts à l’Université Concordia. Avec une formation en arts numériques, il explore de manière créative le concept de systèmes, où les éléments sont adaptés et réutilisés, se transformant en forme et en signification. À travers son travail, Pérez del Solar vous invite à réfléchir au réseau complexe de connexions qui nous relient tous.
Madison Strizic (iel/elle) est artiste, facilitateur·trice et boulanger·ère. Basé·e à Tiohtiá:ke [Montréal], iel est titulaire d'un baccalauréat en beaux-arts de l'Université Concordia en fibres et pratiques matérielles (2024). Son travail propose des méthodes participatives et expérimentales de rassemblement et de mise en commun par le biais de la narration, de la cuisine et du jeu. Récemment, iel a participé à un certain nombre d’expositions collectives et d’événements de performance, notamment à la Galerie FOFA (2025), à la Rencontre Interuniversitaire de Performance Actuelle (2024) et au Centre Arprim (2024). Iel fait actuellement partie de la cohorte 2025 d'artch et présentera de nouvelles œuvres dans le cadre du festival en octobre.
À propos de la commissaire
María Andreína Escalona De Abreu est une artiste visuelle vénézuélienne, écrivaine, commissaire et travailleuse culturelle basée à Tiohtiá:ke/Montréal. Elle a obtenu un baccalauréat en Fibres et pratiques matérielles à l'Université Concordia en 2022 et depuis elle développe sa pratique commissariale parmi différentes organisations. Elle travaille notamment à la galerie FOFA en tant que coordinatrice des expositions et avec la résidence Céline Bureau comme membre de son conseil d'administration. La pratique d'Escalona réunit le commissariat, les initiatives collaboratives, l'écriture créative, les installations textiles ainsi que le papier fait à la main. C'est à travers ces disciplines qu'elle rêve, confabule et applique des notions de durabilité, de développement communautaire et de sensibilisation sur l'équité dans le domaine des arts. Le travail d'Escalona est une lettre d'amour à ses racines vénézuéliennes et à son présent canadien.