Musique vierge - Jérôme Fortin: Projets spéciaux

18 Mai - 1 Juin 2013

La série intitulée Musique vierge est composée de 9 estampes numériques de format 38 x 25 cm imprimées au Centre Sagamie à Alma en 2012. C'est une édition de 10 tirages.

Cette série présente des portées musicales vierges, créées à partir de papiers découpés dans divers magazines et journaux. Sur ces papiers, seules les lignes servant à séparer les articles ont été retenues. Dans leur contexte dʼorigine, ces fines lignes divisent les textes, font comprendre au lecteur quʼune séparation dans les contenus existe. Elles imposent un temps dʼarrêt et une distance entre les mots. Ce sont ces lignes, ces entre-deux textes, cette pause dans lʼécrit et la lecture qui constituent le matériau de base de Musique vierge.

Les papiers découpés et les lignes quʼils comportent sont de couleurs, de largeurs et de longueurs différentes. Dans chaque oeuvre de la série, les formes créées sont disposées à lʼhorizontal par groupe de cinq, formant ainsi une portée musicale sans notes, dʼoù émane le silence. Cette évocation du silence est renforcée par le fait que, dans les périodiques, les lignes découpées sont une zone de vide, une zone sans texte.

Dans les oeuvres, la diversité des formes et des couleurs crée un rythme de lecture chez le spectateur, qui peut décoder lʼimage comme on lit un texte ou une partition. Lʼabsence des mots et des indications musicales lui permet dʼimaginer les sonorités quʼil désire et lui appartiennent. Ainsi, la série sʼavère silencieuse et mélodique, selon le regardeur. Lʼesthétique épurée et les teintes délavées des formes invitent le spectateur à se poser, à sʼarrêter pour écouter lʼimage qui lui est présentée.

Dans la série Musique vierge, Jérôme Fortin travaille avec des objets du quotidien quʼil détourne de leur sens initial. Fidèle à sa démarche artistique, il a, avec délicatesse, découpé, collé, disposé à lʼhorizontal, métamorphosé des éléments qui nous sont familiers pour leur conférer un nouveau sens. Cette série sʼinscrit dans la continuité du travail de lʼartiste, qui réinvente ici à la fois lʼimagerie quotidienne et la matière sonore qui nous entoure. Avec finesse, il donne à entendre une musique mentale.